Burn Out. Oui mais encore...
- Manon
- 27 sept. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 sept. 2020
Impossible de passer à côté de ce mot à l'heure actuelle.
C'est une réalité que j'accueille régulièrement au sein de mon cabinet de Psychologue.
C'est un vécu souvent douloureux que me rapportent les personnes qui viennent consulter.
Elles consultent car elles s'interrogent sur leur rapport au travail, ou sont en arrêt de travail, parfois épuisées, elles cherchent des solutions, ou encore elles ont fait plusieurs burn out et ont du mal à s'en remettre.
Je vais tenter d'aborder très synthétiquement les points qui me paraissent essentiels sur le plan psychologique à partir des discours que j'entends régulièrement.
"C'est vrai que je suis fatigué(e), mais est-ce que c'est un burn out ?"
Plusieurs points peuvent vous alerter sur le plan physique tout d'abord, mais aussi sur le plan émotionnel, comportemental et motivationnel.
Vous vous sentez particulièrement fatigué, vous avez du mal à dormir et vous remarquez des douleurs physiques récurrentes avec éventuellement des troubles gastro-intestinaux.
Vous remarquez une certaine irritabilité, vous êtes à fleur de peau ou au contraire vous vous sentez complétement détaché de ce qui vous entoure et de ce qui vous arrive. Vous remarquez peut-être des difficultés à vous concentrer, à mémoriser les informations.
Vous vous sentez moins à l'écoute, replié sur vous, parfois même agressif envers vos collègues et vos clients. Vous êtes moins motivé dans votre travail, vous vous sentez moins compétent ou tout simplement vous ne vous y retrouvez plus et vous remettez en question votre travail.
La première chose c'est de faire le point avec votre médecin du travail ou simplement votre médecin généraliste dans un premier temps.
Vous pensez peut-être que c'est excessif ou que de toute façon il n'aura pas de solution à vous apporter. Ce premier échange vous permettra d'avoir un avis extérieur alors que vous avez sans doute "la tête dans le guidon". En allant à cette consultation, vous reconnaissez en partie votre situation et votre souhait de la voir changer. C'est le début de la solution !
"C'est comme ça depuis longtemps, ce n'est pas un burn out."
On a tous entendu des récits de personnes dans notre entourage qui, un jour, se sont réveillées, et n'ont pas pu aller au travail ; ou qui ont quitté la salle de réunion et n'y sont jamais retournées.
C'est vrai que dans le burn out, il y a l'idée de quelque chose qui lâche à un moment donné. Mais ce n'est pas forcément spectaculaire. L'installation est souvent progressive et insidieuse. Et si vous n'êtes pas encore en burn out, vous êtes au moins sur la bonne voie. Alors c'est le moment d'agir.
Plus vous agissez précocement, plus facilement vous vous rétablirez.
"Ca ne peut pas changer, je ne peux rien y faire."
Un Burn out est souvent le résultat de facteurs de risque contextuels, liés à l'environnement de travail, et personnels, liés à l'individu.
Il est plus fréquent d'être en burn out dans un environnement de travail où la charge de travail est élevée, avec des objectifs irréalistes et où les missions sont mal définies.
Mais ce n'est pas le seul facteur. Etre confronté régulièrement dans son travail à la souffrance, à la mort, à des incivilités favorise l'épuisement professionnel.
Accomplir des actes dans son travail qui sont contre ses valeurs est également délétère à long terme.
Si les relations de travail sont mauvaises, avec une direction qui accorde peu de confiance et d'autonomie aux salariés, qu'il y a des conflits entre collègues, cela favorise l'épuisement professionnel.
Les personnes avec une faible estime d'elles même peuvent vivre les difficultés professionnelles comme des échecs personnels et développer un sentiment d'incompétence. Elles auront par ailleurs plus de mal à poser des limites face à la surcharge de travail.
Les personnes avec de fortes attentes envers elles même, avec une conscience professionnelle élevée, qui ont du mal à déléguer, et qui sont perfectionnistes, sont également plus vulnérables face au risque d'épuisement professionnel.
Enfin, les personnes qui ont beaucoup de responsabilités en dehors du travail (aidant familial, parent de famille nombreuse, parent d'un enfant avec un handicap...) sont également plus vulnérables.
En listant les facteurs de risque, vous percevez surement mieux les aspects sur lesquels vous pouvez agir pour sortir de cette spirale.
Vous pouvez agir sur les facteurs contextuels, en sollicitant votre direction, le médecin du travail, les délégués du personnel qui pourront peut-être apporter des modifications concrètes à votre environnement de travail.
Vous pouvez agir sur les facteurs individuels en modifiant notamment votre rapport au travail et à vous même. Un Psychologue pourra vous aider à identifier les facteurs individuels qui vous conduisent à cet épuisement professionnel et modifier progressivement vos attitudes et vos comportements qui en découlent.
"Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier".

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